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Découvrez les deux lauréats
du PRIX BIOVIV'ART DES JEUNES AUTEUR.RICE.S

Cette année encore, et pour la 2è fois, BIOVIV’ART a lancé à l’automne 2023 un appel à textes de théâtre en langue française, en lien avec l'écologie et la biodiversité.

Nous avons reçu 30 textes, et le jury en a choisi deux. Leurs autrices ont été invitées à venir sur la scène du festival pour en faire la lecture devant le public le dimanche 28 juillet 2024.. 

Ce prix nous tient particulièrement à coeur car il permet non seulement de soutenir la création théâtrale, mais aussi de laisser s’exprimer par le biais de l’art le ressenti de la jeune génération sur la crise écologique et ses enjeux.

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CLARA BENOIT-CASANOVA

" La Fête du Printemps "

Clara Benoit-Casanova est artiste transdiciplianire : autrice (théâtre, cinéma, audio,...), comédienne, metteuse en scène et réalisatrice. Elle débute son parcours théâtral dans le Nord de la France, elle y suit une licence en Arts du spectacle et, parallèlement, se forme comme comédienne (conservatoire, stages...). En 2012, elle part suivre une année de formation en Art dramatique à Bishop University (Canada). La même année, elle monte son premier texte, La clé des champs, primé au Festival International et universitaire des

arts de l’Artois et lauréat du concours du CNOUS.

Teaser : Tout le monde prépare la grande fête du printemps. Au milieu de ces préparatifs, les disparitions d’adolescents passeraient presque inaperçues..

Un drame social et fantastique

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MARIE-CLÉMENCE GAUNAND

" Sauvons les Naïades ! "

Marie-Clémence Gaunand est professeure agrégée de Lettres Modernes dans le secondaire. Depuis petite, elle est passionnée de lecture, d'écriture et de théâtre. En dehors de son travail, elle participe à un atelier de théâtre à la MJC d'Oullins. Elle expérimente aussi le stand-up sur des plateaux d'humour lyonnais.

Son texte " Sauvons les Naïades ! " a été écrit spécialement pour le prix BIOVIV'ART.

Une comédie divertissante et loufoque qui aborde la multiplicité des points de vuesur l’écologie, des je-m’en-foutistes jusqu’aux utopistes, en passant par les réalistes. Il sera question des naïades, des insectes délicats en voie de disparition en Occitanie. Le point de départ est une réunion publique dans un village. Le maire va faire une annonce à ses administrés et déclencher des réactions... incontrôlables.

Découvrez les nominés
de l'édition 2024 du PRIX BIOVIV'ART

VICTORIA DHENNEQUIN

" Le procès du Rat "

CHRISTY SIMON
et THAÏS SALMON GOULET

" De souvenirs en racines "

NOHAM SELCER

" Nord infini "

La Fête du Printemps 
Clara Benoit-Casanova

Personnages

LES PLANTES, choeur

LA MÈRE
LE POLICIER
LA VOISINE 1 LA VOISINE 2 LE JEUNE 1
LE JEUNE 2
LA JEUNE FILLE LA VOISINE 3 LA VOISINE 4

 

PROLOGUE / LA VILLE

Les plantes : Notre histoire se passe dans la ville. La ville n’est ni petite, ni grande.
La ville est une ville ordinaire.
Avec sa rue principale,

son usine,
son école,
son café,
son Palais,
son bois,
sa décharge
et son cabinet vétérinaire. Une ville ordinaire.

Une ville moyenne comme les autres villes moyennes. Pas petite.
Mais pas grande.
On s’y connait bien.

On s’y fréquente.
On y forme une communauté soudée.
On y prépare ensemble les chars pour la grande fête du printemps. C’est ce qu’on fait en ce moment.
On prépare les chars pour la grande fête.
La fête du printemps.

Toutefois, cette année, la ville murmure
et regarde vers le bois.

I / DISPARITIONS

(La ville. Dans les locaux des autorités.)

Le policier : Madame, je vous l'ai déjà dit. Il faut rester chez vous. La mère : Je suis venue voir où en est l’enquête.
Le policier : Ce n’est pas la peine de venir ici Madame.
La mère : Si vous aviez du nouveau.

Le policier : Je vous l’ai dit. Si nous avons du nouveau, nous vous appellerons. La mère : À la maison je tourne en rond.
Le policier : Je comprends...
La mère : Je deviens folle.

Le policier : Je comprends Madame, mais... La mère : Ici je peux peut-être aider ?
Le policier : Je vous l’ai déjà dit Madame... La mère : Être utile ?

Le policier : Nous faisons tout ce...

La mère : C’EST MON FILS !
Le policier : Madame, je vous promets que nous mettons en oeuvre tous les moyens à notre disposition.
La mère : Mais enfin ! Neuf disparitions ! Vous devez bien avoir quelque chose ! Une piste !
Le policier : Je ne suis pas autorisé à discuter des détails de l’enquête avec vous Madame.
La mère : Vous n’avez rien ! Je le vois que vous n’avez rien.
Le policier : Madame, je ne peux pas discuter...
La mère : Vous pensez que ce sont des fugues !
Le policier : Ça ne sert à rien de venir...
La mère : Mon fils n’aurait jamais fugué.
Le policier : Madame...
La mère : Neuf fugues en un mois. Ça vous parait normal !
Le policier : Madame, il faut que vous rentriez chez vous. Je vous promets que nous vous tiendrons informée.
La mère : Et au Palais ? Je vais allez voir au Palais.
Le policier : Ils vont vous dire la même chose, Madame. Ils vont vous dire d’attendre chez vous. Ils sont débordés en ce moment entre les disparitions et l’inauguration de la nouvelle usine.

Sauvons les naïades !
Marie-Clémence Gaunand

Personnages :

LE MAIRE
L’ADJOINT AU MAIRE
KEVIN, connaissance d’Eva, la trentaine
EVA, influenceuse,
GRETA, militante écologiste
ADAM, ami de Greta
ROBERT, citoyen, la cinquantaine
ROSELINE, citoyenne, grand-mère de Tom, la cinquantaine TOM, petit-fils de Roseline, collégien
FANS D’EVA

 

Scène 1 :

MAIRE, ADJOINT AU MAIRE, KEVIN, EVA, GRETA, ADAM, ROBERT, ROSELINE

Salle de réunion de l’hôtel de ville de Déssanduban.

ADJOINT AU MAIRE: Bon, citoyens, nous vous avons réunis pour évoquer un sujet grave. Enfin, si vous êtes capables de le comprendre. De toute façon, votre réaction et votre compréhension éventuelles ne changeront rien à la décision qui a été prise en amont par la hiérarchie compétente. Comme vous le savez, quoique, malheureusement, j’en doute de plus en plus au regard de votre désintérêt pour la question, de nombreuses espèces sont en voie de disparition dans votre, enfin dans notre belle contrée. Votre esprit étriqué et prosaïque ne vous permet pas de concevoir autre chose que votre piscine, votre barbecue, et votre climatiseur, mais apprenez que votre mode de vie individualiste et hédoniste a une forte influence sur votre, enfin notre environnement. Sans attendre un sursaut d’intelligence de votre part, la municipalité a décidé de s’adapter à vous et de prendre des mesures fortes, si j’ose dire. Je vous annonce donc que tous les détenteurs de piscine devront céder ces dernières à la municipalité. Elles seront transformées en réserves pour les naïades aux yeux rouges, une espèce malheureusement en voie d’extinction.

KEVIN: Les quoi ?

ADJOINT AU MAIRE : ... En effet cet insecte délicat se développe dans une eau stagnante et courante, il a besoin d’un environnement ensoleillé, riche en végétation immergée et flottante. J’ai donc eu l’idée, simple mais brillante, dont, je dois dire, je ne suis pas peu fier, de rendre à César ce qui lui appartient, de rendre aux naïades leur Naïaland ! J’ai soumis l’idée au maire, qui a été très enthousiasmé par le projet. L’urbanisation, l’artificialisation des sols, la bétonisation, sont les grands responsables de la disparition des marécages et étangs. Les naïades n’ont plus leurs piscines naturelles? Offrons-leur les nôtres !

LE MAIRE : Mes chers amis... Je sais que vous aimez notre bonne petite ville comme moi... Le gouvernement nous a demandé de faire des efforts... Ça vient d’en haut, tout ça, vous savez bien... Je compte sur vous ! On va sauver nos

naïades, et Déssanduban sera un exemple pour le pays tout entier ! Il me faut des volontaires pour les premiers essais. Nous allons vous laisser un moment débattre de tout ça et de son application, entre adultes, mes petits ! Nous reviendrons vers vous d’ici trente minutes !

Le maire, l’adjoint au maire sortent.

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